Guerre en Ukraine. Des centaines de tombes découvertes dans une forêt proche de la ville d’Izioum

Europe

Des centaines de tombes ont été découvertes en périphérie de la ville d’Izioum, récemment reprise aux forces russes. Par ailleurs, « dix salles de torture » ont été découvertes dans des localités de la région de Kharkiv, indiquent les autorités ukrainiennes.

Des journalistes de l’AFP ont vu vendredi 16 septembre des centaines de tombes marquées d’une croix dans une forêt à la périphérie d’Izioum, ville récemment reprise aux forces russes dans le nord-est de l’Ukraine.

Les autorités ukrainiennes procédaient notamment sur place à l’examen d’une tombe contenant les corps de 17 soldats ukrainiens, surmontée d’une croix portant l’inscription armée ukrainienne, 17 personnes. Izioum, de la morgue​.

Dans le même temps, plusieurs équipes de démineurs s’affairaient à chercher d’éventuelles mines ou engins explosifs dans les alentours, non loin d’un cimetière plus ancien.

« J’ai vu le numéro 443 »

Selon Oleg Kotenko, responsable gouvernemental pour la recherche des personnes disparues, cette découverte a été faite grâce à une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Un homme y dit : nous devons prendre les corps des soldats ukrainiens à la morgue et les enterrer car l’Ukraine n’en veut pas​.

Les tombes sur ce site ont été creusées pendant les combats lors de la prise de la ville par les forces russes en mars et durant l’occupation russe, qui a pris fin la semaine passée, a indiqué Oleg Kotenko. Elles sont au nombre de 443.

J’ai vu le numéro 443. Je n’ai pas vu le numéro un​, a-t-il déclaré à l’AFP sur place, avant d’ajouter : nous estimons le nombre total de morts (liés au conflit et pendant l’occupation, N.D.L.R.) d’après les numéros​. Mais selon lui, certaines tombes peuvent aussi contenir deux ou trois personnes​.

Des personnes « mortes de faim »

Selon Oleg Kotenko, les tombes qui ne portent pas de noms sont celles de gens (trouvés) dans la rue​. En outre, toujours selon Oleg Kotenko, il y a beaucoup de personnes qui sont mortes de faim. Cette partie de la ville était isolée, sans ravitaillement. Les gens étaient bloqués, rien ne marchait​.

Il y a aussi d’autres cimetières dans la ville mais nous n’y sommes pas allés. Donc on ne sait pas quelle est la situation ​dans son ensemble, a-t-il encore ajouté.

Interrogé sur la possibilité d’un crime de guerre pour les 17 soldats ukrainiens, Oleg Kotenko a répondu : la Russie a attaqué l’Ukraine. Si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine, ils (les corps) ne seraient pas là. C’est un crime lorsqu’un pays en attaque un autre​.

« Dix salles de torture »

L’Ukraine a affirmé avoir trouvé quelque 450 tombes ​à Izioum, ville reprise récemment aux forces russes dans la région de Kharkiv, dans le Nord-est, une découverte macabre que le président Volodymyr Zelensky a imputé à l’occupation russe​.

Par ailleurs, dix salles de torture ont été découvertes dans des localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, également récemment reprises aux Russes, a indiqué le chef de la police nationale Igor Klymenko.

À ce jour, je peux parler d’au moins dix salles de torture (découvertes) dans des localités de la région de Kharkiv, dont deux dans la petite ville de Balakliïa, a-t-il déclaré, cité par l’agence Interfax-Ukraine.

L’Onu veut envoyer une équipe

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Onu souhaite envoyer sous peu ​une équipe à Izioum pour vérifier les allégations des autorités ukrainiennes évoquant une fosse commune et des exécutions.

Nos collègues en Ukraine, de la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, vérifient ces allégations et ils visent à organiser une visite à Izioum pour déterminer les circonstances de la mort de ces personnes ​retrouvées dans cette ville, a indiqué Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.

 

ouest-france.fr

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