Deux fois moins de pesticides dans l’agriculture d’ici 2030 : la transition est en marche

Europe

L’agriculture doit aujourd’hui relever deux défis : répondre à la demande croissante de denrées alimentaires à l’échelle mondiale, mais aussi produire de manière plus durable.

La stratégie « De la ferme à la table » qui est au cœur du Pacte vert européen vise à répondre à ce deuxième objectif en rendant nos aliments plus sains et nos modes de production plus respectueux de l’environnement.

Un engagement de la stratégie « De la ferme à la table »

La surexploitation des terres et la pollution rendent ce changement de paradigme urgent en vue d’atténuer les effets du changement climatique et de protéger la biodiversité. L’un des engagements clés de la stratégie européenne vise à réduire de 50%, l’utilisation et les risques des pesticides chimiques et de pesticides plus dangereux d’ici à 2030.

Promouvoir l’emploi d’alternatives sûres pour protéger les cultures des maladies est aussi au cœur de la mission de la Chambre d’agriculture de la Creuse à Ahun dans le centre de la France.

Sur place, des experts appliquent des protocoles définis par le réseau DEPHY, une initiative publique nationale dans la lignée de la stratégie « De la ferme à la table » qui aide les agriculteurs à améliorer leurs pratiques en matière d’utilisation de produits phytosanitaires.

Alternatives concrètes

Les professionnels adoptent par exemple, des solutions sur mesure, éliminent les substances les plus polluantes et renforcent l’immunité des plantes grâce à des biostimulants naturels. Des actions positives pour l’environnement et la santé des agriculteurs, mais aussi en termes de bénéfices économiques.

« On a une base de données nationale qui a montré que la réduction des produits phytosanitaires n’a pas eu d’impact sur la marge de l’exploitation, » affirme Benoît Thiret, animateur du réseau Dephy pour la Creuse« En effet, comme on met moins de produits de ce type, on pourrait penser qu’il y aura moins de rendement, mais il y a moins de charges, donc au final, la marge est quasiment équivalente, » explique-t-il.

En matière de gestion des sols, le désherbage mécanique qui doit être appliqué dans des conditions spécifiques permet aux agriculteurs de moins recourir aux herbicides, des produits largement utilisés dans la production agricole.

« Grâce à cette pratique, » poursuit Benoît Thiret, « on pourrait supprimer encore beaucoup plus la consommation d’herbicides. Pour cela, il faut utiliser cette machine au bon moment, au bon stade et avec le bon réglage pour ne pas compromettre le développement de la culture, » précise-t-il.

Former les agriculteurs de demain

L’éducation joue un rôle important dans ces initiatives nationale et européenne. Les élèves du lycée agricole d’Ahun représentent la prochaine génération d’agriculteurs. Dans l’avenir, ils emploieront certainement des méthodes de production alimentaire plus durables en vertu de nouvelles réglementations. Selon eux, une révolution culturelle est en cours dans le monde rural.

« J’ai l’impression que cela s’accélère un peu en ce moment : avant, les agriculteurs utilisaient beaucoup les pesticides ; aujourd’hui, il y en a beaucoup qui se remettent en question, » estime Marion Libert, élève du lycée agricole d’Ahun. « Mon père est agriculteur biologique et je sais qu’on peut produire en faisant attention à tout cela, » assure-t-elle.

Son camarade Damien Farejeaux renchérit : « Maintenant, il faudrait utiliser d’autres méthodes pour pouvoir avoir toujours le même rendement, avoir une nourriture de meilleure qualité et préserver notre environnement, notre planète. »

Un impact tout le long de la chaîne de production alimentaire

La ferme du lycée agricole fait pousser ses propres cultures et mène des activités d’élevage. En appliquant les protocoles de réduction des pesticides, l’exploitation est rentable.

En attendant d’atteindre leur objectif de passer au bio, ses équipes travaillent sur la santé des sols et la qualité de la chaîne alimentaire.

« La biologie commence par le sol, » souligne Dominique Carrère, directrice d’exploitation au lycée agricole. « S’il y a de la vie dans le sol, on donne vie aux plantes, on donne vie à l’animal, » ajoute-t-elle.

« Si la plante est saine au départ, quand l’animal mangera cette plante, il produira une viande et un lait sains et automatiquement, quand nous consommerons ce lait et cette viande, nous aurons des aliments sains, » fait-elle remarquer.

 

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