Grippe aviaire transmise à l’homme en Russie : pourquoi les épidémies se succèdent

Europe

En Russie, sept salariés d’une usine de volailles ont été contaminés par la souche H5N8. Les épidémies se succèdent, au rythme d’une industrialisation affolante de l’aviculture.

La Russie a annoncé, samedi, avoir détecté les premiers cas de transmission à l’homme de la souche H5N8 de la grippe aviaire.

Selon l’agence sanitaire Rospotrebnadzor, les sept personnes contaminées sont des salariés d’une usine de volailles du sud du pays, où l’épidémie avait sévi en décembre.  Les malades se sentent bien. Le variant du virus ne se transmet pas d’une personne à l’autre, à l’heure actuelle  , a détaillé Anna Popova, la cheffe de Rospotrebnadzor.

 

« Pas de risque » en France

La Russie a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de sa découverte. Le gouvernement français a assuré, samedi, que le virus présent sur des volailles en France ne présentait, à ce jour,  pas de risque de transmission à l’Homme  . Les experts santé de l’Anses feront toutefois des comparaisons avec les résultats russes.

Si le H5N8 ne semble pas féroce pour les mammifères, ce n’est pas le cas d’autres sous-types de la grippe aviaire, qui se sont avérés mortels par le passé.

Lors de la pandémie de 2006 – plus de 200 millions de volailles abattues dans le monde –, l’Organisation internationale du travail avait répertorié 247 cas de grippe aviaire chez l’homme, dont 147 ont été mortels. Tous salariés de l’industrie avicole mondiale.

 

Des contacts démultipliés avec la volaille

L’OMS a confirmé indirectement, hier, que la transmission de la grippe aviaire à l’homme était rare, mais toujours le résultat d’ un contact direct ou étroit avec des oiseaux infectés ou avec leur environnement ​.

Et ces contactasse sont multipliés. La production mondiale de viande de volaille est passée de 9 à 122 millions de tonnes au cours des trois dernières décennies.

Pour les œufs, c’est 150 % d’augmentation, selon l’Organisation mondiale de l’alimentation (FAO). Selon le dernier rapport du Marché mondial de la volaille, publié le 19 février, une poignée de grands groupes se partagent cet élevage intensif : Brazil Foods, les américains JBS, Tyson Foods et Cargill, le russe Cherkizovo, le chinois New Hope Liuhe

 

Un système de production qui « favorise la propagation »

Ces derniers se remettraient assez bien de l’épidémie qui a mis à mal beaucoup d’éleveurs français. Ils visent une croissance du marché de 3,8 % en 2020 et passer de 310 milliards de dollars en 2020 à 322 milliards cette année.

 Leurs systèmes de production intégrés, avec des échanges de matériels et d’animaux sur toute la planète, favorisent la propagation des virus ​, estime la vétérinaire Manuelle Miller, de l’ONG Agronomes et vétérinaires sans frontières.

On ne peut pas tout mettre sur le dos des canards sauvages, même si eux aussi peuvent véhiculer le virus.

 

ouest-france.fr

pixabay

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