Les Oscars 2021 sacrent Florian Zeller pour “The Father”

Culture

Auteur français le plus joué au monde, Florian Zeller a expliqué avoir ”écrit ce scénario pour Anthony Hopkins”, “le plus grand acteur vivant”.

CINÉMA – Le Français Florian Zeller a reçu ce dimanche 25 dans la soirée l’Oscar du “meilleur scénario adapté” pour le film “The Father”, qu’il a également réalisé et qui est tiré d’une de ses pièces de théâtre.

Auteur français le plus joué au monde, il a expliqué en recevant son prix en direct via satellite depuis Paris avoir ”écrit ce scénario pour Anthony Hopkins”, “le plus grand acteur vivant” selon lui et qui est d’ailleurs en lice pour un Oscar, tout comme “The Father”, son premier long-métrage.

Florian Zeller, 41 ans, partage son Oscar avec son complice britannique Christopher Hampton, qui a traduit ses oeuvres en anglais. Anthony Hopkins a lui obtenu l’Oscar du meilleur rôle masculin en toute fin de cérémonie.

Adaptation de sa pièce “Le Père”, on y suit Anthony Hopkins dans le rôle d’un vieil homme sombrant dans la démence. L’histoire lui a été inspirée par sa grand-mère, dont il était très proche et qui a commencé à souffrir de démence lorsqu’il avait 15 ans.

Robert Hirsch dans “Le Père”

Avant cette icône du 7e art, à la création au Théâtre Hébertot en 2012, Zeller avait confié le rôle à l’acteur français Robert Hirsch qui le jouera pas moins de 350 fois.

C’est son succès outre-Manche, où la presse l’a comparé à Harold Pinter et où trois de ses pièces étaient parfois jouées en parallèle, qui a permis à Florian Zeller d’être connu internationalement, jusqu’en Asie et en Amérique latine.

“Les scènes françaises étaient une destination merveilleuse…mais c’est lorsque mes pièces ont commencé à être jouées à Londres, avec parfois trois pièces en même temps, qu’elles ont été montées en Asie et en Amérique Latine”, affirme à l’AFP l’auteur qui s’est fait d’abord connaître par ses romans dès ses 22 ans (“Les Amants du n’importe quoi”,  “La Fascination du pire”, “La Jouissance”…).

La presse britannique le voit même comme un successeur de Harold Pinter, une “référence forte” pour lui.

“Son œuvre parle directement au public, avec simplicité et puissance, il tient beaucoup des écrivains britanniques”, affirme à l’AFP Christopher Hampton, l’éminent scénariste qui a traduit les œuvres de Zeller en anglais et co-adapté “The Father” au cinéma.

Au début à Londres, un théâtre a été réservé “pour huit semaines, les producteurs pensant qu’il n’y aurait pas tellement de monde. Ils ont dû prolonger de huit semaines car c’était salle comble. Ça a été un succès fulgurant”, se souvient le Britannique, connu notamment pour la transposition à Hollywood des “Liaisons dangereuses”.

Tombé amoureux du théâtre lorsque Françoise Sagan le recommande à un metteur en scène, il explique vouloir que le spectateur soit “engagé avec l’histoire” de ses pièces.

Après “Le Père”, les deux autres volets de la trilogie remportent également un vif succès: “La Mère”, créé avec Catherine Hiegel et joué à Broadway par Isabelle Huppert, puis “Le Fils” (Comédie des Champs-Elysées, 2018), qui va également être transposé au cinéma, avec un tournage cet été avec Hugh Jackman et Laura Dern, et monté bientôt à Tokyo par l’autre complice de Zeller, le metteur en scène Ladislas Chollat.

“Chirurgien de l’âme”

L’écrivain, marié à l’actrice Marine Delterme et père de deux enfants, a également écrit une nouvelle pièce qui doit être créée en mai en Israël.

Mais si les Britanniques s’émerveillent du côté “essentiellement shakespearien” de sa plume, en France, on n’en pense pas moins.

“C’est un enfant de Molière”, assure à l’AFP l’acteur Pierre Arditi, qui avait interprété “La Vérité” (2011) et “Le Mensonge” (2015). “Quand on lit ses pièces, on pense que c’est facile mais c’est beaucoup plus complexe, c’est digne d’un grand auteur”.

Il le qualifie de “jeune chirurgien de l’âme humaine” et de “cousin germain de Yasmina Reza”, dont la pièce culte “Art” (1994) continue d’être jouée dans le monde.Fabrice Luchini

Fabrice Luchini qui interprète en 2013 “Une heure de tranquillité”, relève une “dichotomie entre son physique fragile et séduisant et sa maturité bien plus grande que son âge”.

D’autres grands acteurs ont joué pour lui: Catherine Frot (“Si tu mourais”), Daniel Auteuil (“L’Envers du décor”), sans compter de grands comédiens britanniques.

Ces triomphes “l’ont autorisé à envisager le rêve” d’avoir Anthony Hopkins, “le plus grand acteur vivant” selon lui.

“J’avais conscience que ce n’était pas facile, mais je me suis accroché”, indique l’auteur.

 

huffingtonpost.fr

pixabay

 

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